Je croyais

Je croyais que c’était ça aussi l’amour que de me sentir utile auprès de la personne qui occupe beaucoup de place dans mon cœur.

Et c’est ce que j’ai souvent ressenti. Cela me faisait exister que de me sentir utile à l’autre, comme un sentiment puissant de plénitude.

Et puis vint le jour où ma mission inconsciente de sauveteur a été refusée par la personne aimée. Je constatais alors la vanité de ma posture : je n’arrivais pas à la guérir. J’expérimentais l’échec de mon amour. J’étais dans la frustration de ne pas pouvoir être utile. J’étais amer et j’ai même pu ressentir de la colère : « Je fais tout pour elle et elle ne le voit pas».

Et comme je croyais que la source de mon amour était d’être le réparateur de l’autre, j’ai alors douloureusement compris que mon amour pour elle n’était finalement pas de l’amour et que je m’épuisais à faire quelque chose qui, dans tous les cas, est impossible à réaliser : réparer l’autre.

Mais alors, qu’est-ce que l’amour si ce n’est pas être utile à l’autre ?

L’amour se donne, il ne se prend pas.

ChristianH